Je m'appelle Abdel Halim. Je vous écris depuis Gaza, du cœur d'une terre dévastée et d'un peuple en proie à des souffrances inimaginables.
Chaque jour, nous nous réveillons au son des drones et nous nous endormons au son des bombardements. Nos maisons ont été détruites, nos écoles réduites en ruines et nos hôpitaux fonctionnent à peine sous les attaques incessantes. Nous vivons dans la peur constante de perdre nos proches à tout moment.
Il n'y a presque plus de nourriture. Les enfants pleurent de faim. Le pain et l'eau potable sont devenus un luxe. La plupart d'entre nous mangent une fois par jour, et parfois pas du tout. De nombreuses familles vivent sous des tentes, sans électricité, sans eau potable ni soins médicaux.
Ce qui se passe à Gaza est un génocide dans tous les sens du terme, qui se déroule sous les yeux d'un monde silencieux.
Les enfants de Gaza, au lieu de jouer ou d'aller à l'école, dessinent des chars et des roquettes. Ils apprennent les bruits de la guerre avant même d'entendre le rire. Leurs vies, leurs rêves et leur sécurité sont volés sous nos yeux.
Au cours des dernières 48 heures seulement, l'occupation a perpétré des dizaines de massacres contre des civils, faisant des centaines de martyrs et de blessés.
Et pourtant, malgré tout cela, nous croyons toujours en l'humanité. Nous croyons en des personnes comme vous – qui se soucient des autres, qui écoutent et qui agissent. Votre solidarité nous donne de la force. Vos voix nous font sentir que nous ne sommes pas seuls.
Et en août, nous organisons un camp d’été “Sourire d’été” : une initiative estivale de deux semaines touchant 500 enfants (âgés de 5 à 12 ans) à Khan Younis – Al-Mawasi, combinant soutien psychosocial, activités créatives de groupe et repas quotidiens nutritifs pour aider les enfants à sortir du stress de la guerre génocidaire en cours, à se rétablir émotionnellement, à jouer dans un environment sécurisé au mieux, et à retrouver un peu l’innocence de leur enfance...
De Gaza, avec douleur et espoir.
Abdel Halim, Juillet 2025