Jours paisibles en Kanaky-Nouvelle-Calédonie
Samedi matin à la base vie du barrage, j’ai offert et distribué aux « jeunes » des reproductions papier des petits dessins aquarellés chroniquant les déroulés du mouvement. Gaby, Thierry militants trentenaires assidus dont la présence devient familière. J’avais esquissé un croquis d’après une des premières photos prises. Il y avait week-end oblige des collégiens.
Ils étaient surpris et ravis. Ils étaient reconnus. Après coups ils écrivent et font leur histoire. Leur joie m’a procuré du contentement et de la gaîté. A travers leur reconnaissance, je me reconnaissais aussi et me disais que ce que je faisais à mon niveau avait du sens.
C’est bien autre chose que les rancœurs de ces mondains qui glosent sur les rapports entre esthétique et politique. Ils ne savent qu’asséner codes lapidaires et casser par des jugements tranchés.
Une autre forme de reconnaissance, Pauline H. me montrait jardinant les citronniers. Les Kanak – enfin la plupart – ont la main verte. En ville, ils piquent, reboutent, plantent et font vivre la terre.
Ces petits traits ordinaires font la vie de Kanaky en Nouvelle-Calédonie. Ces reconnaissances valent tout l’or du monde.
Maintenant on est dimanche et je vais voter en démocrate contre les tenants-lieux d’une démocratie inique et inégalitaire. L’apparence de démocratie qui sème la discorde et qui trouble et déséquilibre les harmonies.
Je vote contre les bouffons responsables du chaos. La pitrerie, qui avait peut-être du sens en 68, devient loufoque. Le leurre « élections pièges à cons ! » n’est plus de mise. On n’en est plus là aujourd’hui.