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Barrage ou pas ?

Publié le 26 Juin 2024 par Hamid Mokaddem in Chronique, Kanaky Nouvelle Calédonie

Christian Tein. HM

Christian Tein. HM

Chronique du mercredi 26 juin 2024. Hamid Mokaddem

Barrage ou pas ?

Hier soir s’est posée à nous la continuité du barrage suite à une proposition d’un ancien. Lors de nos réunions du soir, les référents ont fait circuler des informations pratiques. Ce matin 9h à Boulari (secteur Mont-Dore) sit-in des militants et autres populations civiles à la place célébrant la poignée de main Lafleur-Tjibaou. A 11h à DSM (Dumbéa sur Mer), marche qui n’avait pas pu être effectuée dimanche. Se tiendront aussi des réunions des coutumiers de l’aire Djubéa Kapumë et au même moment les bureaux des partis politiques feront la leur. Au sujet de la suite à donner au mouvement actuel que le procureur croyait décapiter avec ses ordres d’arrestations et de transferts des leaders du CCAT.

S’en est suivi un débat contradictoire sur la continuité non des barrages sachant que le mouvement se continue de par lui-même. Un ancien voulait qu’il y ait une autorisation de la mairie de Nouméa dont dépend Pont-des-Français pour sécuriser les jeunes. Il y a bien autorisation des barricades des résidents de Tina/mer. Jo, l’animateur fidèle et constant, n’était pas d’accord. Il fallait d’abord que les jeunes se disciplinent. Très vite la clarification politique s’est imposée. Les populations kanak jeunes urbanisées sont les propulseurs du mouvement et veulent être les acteurs. On ne pourra pas les empêcher d’être ce qu’ils désirent devenir et être. C’est leur histoire. L’ancien, auteur de la proposition d’une lettre destinée à la mairie, précise qu’il est d’accord mais qu’il anticipe la suite des éventuelles répressions et des protections à assurer pour la vie des jeunes.

D’où l’idée d’une demande d’autorisation à la mairie du barrage filtrant.

A ce moment précis, le référent a introduit les référents du barrage Saint-Michel (un des barrages situés dans la commune du Mont-Dore) précisant que se trouvait le mari de Brenda.

Avec respect et humilité, il prit la parole remerciant les vieux du travail accompli. Il précisait qu’il connaissait les jeunes du quartier et qu’il fallait les conscientiser au niveau politique. Pourquoi pas vous les vieux, en les accompagnant aux réunions plutôt que de les délaisser au quartier ? Nous, poursuit-il, en 2018 au premier référendum, nous avions commencé ce travail de conscientisation politique n’étant plus satisfait du travail des vieux. Le mari de Brenda doit être âgé dans les 25-30 ans. Il devait avoir à peine 20 ans en 2018. Il disait avoir accompagné ces jeunes des quartiers. Ils sont loin d’être « bêtes » comme veulent le faire croire les « Blancs ».

Je crois qu’on touche au point fondamental que certains ne veulent comprendre. Ce mouvement n’est pas une émeute. C’est une révolte qui pourrait être en passe de devenir une révolution. Ce mouvement écrit son histoire. Ni l’État ni les appareils idéologiques des partis classiques ne pourront entraver ce mouvement.

Hier à la télévision locale, Philippe Gomès, le patron d’un parti politique de droite Calédonie ensemble (parti issu d’Avenir ensemble, une scission du RPCR de Lafleur) fustigeait la CCAT, un mouvement sans tête ni queue. Il ne croit pas si bien dire. On aura beau décapite, d’autres têtes poussent et activent le mouvement. Plus la France, ou ce qui fait office de France, réprime plus intense et réactive prend forme ce mouvement.

Le temps n’est déjà plus au dialogue – en fait un monologue qui prend une apparence de considération de l’autre – mais à l’organisation politique et coutumière du mouvement.

 

 

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