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Samedi 18 mai. Nouméa. Chronique d'Hamid Mokaddem

Publié le 18 Mai 2024 par Hamid Mpkaddem in Kanaky Nouvelle Calédonie

Samedi 18 mai. Nouméa. Chronique d'Hamid Mokaddem
Samedi 18 mai 2024

J’ai dessiné ci-dessus un graphiti du magazin Korail Kanaky vaincrasur un des murs de ce qui reste de la surfarce commerciale.

J’ai discuté et pris des clichés. Le désastre. Cependant les Gens se parlent. Ils donnent limpression de ne plus compter sur une classe politique dépassée. Les experts brillent par leurs redondances. Les événements, laccord de Nouméa, le passage en force de lEtat. Les politiques aussi. Mission du dialogue. Etc. etc.

De 1989 jusqu’à 2024, 35 ans, période et durée dans laquelle des générations ont fait leur vie. Quont-ils vu de nouveau sous le soleil? Les zones industrielles et commerciales sont incendiées. On n’a rien strictement rien fait pour se soucier des générations à la dérive. Les bureaucrates des partis ont appris lart de négocier. En fait, lEtat ou les puissances de tutelle : administrante, commerciale et éducative, ont mis en pratique le paradoxe de Zénon. Achile aux pieds ailés ne pourra jamais rattraper la tortue. Avant de rejoindre le point final du dernier pas de la tortue, le courreur réputé pour sa vitesse, devra parcourir une infinité de points. Lensemble des Kanak plafonnent à un niveau de scolarité très bas alors que les classes sociales supérieures européennes excellent vers le haut. La culture négative de la dérive fait le quotidien de la majeure partie de ces jeunes Kanak. Les nantis vont pointer du doigt et poser en modèles de réussite les élites kanak. Le système sélectif ségrégatif fait réussir une minorité pour justifier la machine sélective scolaire puissamment et structurellement inégalitaire.

Les médias ne cessent de nous marteler lopposition binaire “Kanak”/”Caldoches. On masque les histoires sociales des colonisations des peuplements et la grande histoire des civilisations kanak. On fait comme si la situation de déséquilibre démographique et les complexités ethnico-culturelles nexistaient pas et surtout comme si la mixité urbaine des gens nexistait pas. Les experts en sont restés aux analyses des années 80 et de son machin ou bidule appelé “les événements. Or les jeunes que le préfet Le Franc (sans ajouter un “e” à son nom) désigne par émeutiers sont loin d’être si cons. Ils voient la criante inégalité structurelle. Ils ramassent les miettes du gâteau. La tension existe depuis 1989. Elle éclate au grand jour maintenant.

Le graphiti du magazin Korail Kanaky vaincraest plus parlant.

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