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François Maspero vient de mourir. Ceux qui l'ont bien connu diront l'homme, l'éditeur, l'écrivain, le militant.
Je dirai ce qu'il a représenté pour moi, jeune militant anticolonialiste.
Nous étions en 1960, il venait de créer les Editions François Maspero après avoir repris quelques années plus tôt la librairie La joie de Lire au Quartier Latin. Très rapidement ses éditions sont devenus une arme efficace et redoutée contre la guerre et pour la défense des algériens et la Joie de Lire le point de ralliement et de rencontre des militants anticolonialistes de tous les continents.
Il a contribué à notre formation politique et à nous ouvrir à d'autres combats anticoloniaux.
Grace à lui et à son équipe nous avions pu monter à Marseille à la Fac St Charles un petit groupe de diffusion de livres anticolonialistes, y compris de livres interdits ou censurés, non seulement des éditions Maspero mais aussi des éditions de Minuit, de Feltrinelli, des éditions de la Cité et d'autres éditions plus confidentielles encore.
Il nous accordait, comme aux libraires 30% sur les ventes, afin que nous puissions, éditer des tracts ou d'acheter de la peinture.
De ces livres, il me reste quelques exemplaires, dont ces 4 premiers numéros de la collection « libertés ».( pdf en pièce jointe) Ils représentent le courage.
Il était, bien entendu, signataire du « Manifeste des 121 » pour le droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie.
Alain Castan