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 la courte échelle. éditions transit

éditeur solidaire et associatif, art et politique,

Devenir souverain et indépendant aujourd'hui à partir des contributions de Yeiwene Yeiwene et de Jean-Marie Tjibaou.

Publié le 8 Mai 2019 par la courte échelle. éditions transit in Kanaky Nouvelle Calédonie

La tombe de Yeiwene Yeiwene                 ©Damien yeiwene

La tombe de Yeiwene Yeiwene ©Damien yeiwene

DISCOURS PRONONCÉ LE  4 MAI 2019 AN CENTRE CULTUREL DE  MARÉ À L’OCCASION DE LA 30ÈME COMMÉMORATION DE L’ASSASSINAT DE YEIWENE YEIWENE ET JEAN-MARIE TJIBAOU
 

Hamid Mokaddem

Bonjour aux Chefferies de Nengone et aux Gens de tous les pays kanak,   
Je remercie le comité organisateur et plus particulièrement son président, M. Noël Guaenere, qui m’invite à parler de Yeiwene Yeiwene, une des figures incontournables de l’histoire du mouvement nationaliste du peuple kanak.
Avec humilité, je vais essayer de dire quelle fut la contribution de Yeiwene Yeiwene au devenir souverain de Kanaky pour resituer notre propre devenir, la souveraineté de Kanaky-Nouvelle-Calédonie.
Les noms de Jean-Marie Tjibaou et de Yeiwene Yeiwene sont devenus indissociables au point que nous devons nous poser aujourd’hui cette question vis-à-vis de ce que nous disons et faisons depuis 1989 ?  En 1985, Jean-Marie Tjibaou disait que « Les fils doivent tuer le père ». Yeiwene Yeiwene et Jean-Marie Tjibaou nous auraient certainement dit qu’il nous appartient de prendre nos destinées en charge et d’assumer notre propre devenir. Par conséquent, il nous appartient de répondre à cette question.
Dans cette perspective, je propose de traiter de quatre points pour essayer d’éclairer notre présent.
Premier point, je reviens sur les soi-disant relations de subordination : Yeiwene Yeiwene était-il le lieutenant de Jean-Marie Tjibaou ?  On doit remettre en question l’image stéréotypée de Yéyé « lieutenant » ou « bras droit » du « chef » Jean-Marie Tjibaou.
Deuxième point, on définira le style, les manières de faire et de dire, ou encore la pratique de Yeiwene Yeiwene. J’entends par pratique sa façon d’exercer la politique que je caractérise de « pragmatique ». Il y avait chez Yeiwene Yeiwene une stratégie, un art, un souci des choses et des personnes. Ce deuxième point découle du premier : entre Jean-Marie Tjibaou et Yeiwene Yeiwene, il existait une harmonie. L’action de Yeiwene Yeiwene est théorisée par le discours de Jean-Marie Tjibaou.
Il n’y a encore une fois aucune subordination verticale entre pratique et théorie mais une relation circulaire d’échange.
Troisième point, je reviens sur la relation circulaire d’échange entre Jean-Marie Tjibaou et Yeiwene Yeiwene notamment les rapports entre les actions collectives entreprises par Yeiwene Yeiwene et les propos de Jean-Marie Tjibaou sur la souveraineté, l’indépendance et l’interdépendance.
Quatrième point, je mettrai l’accent sur la dérive ou déviation de la trajectoire de Kanaky conçue, posée, revendiquée, expérimentée et pensée par le mouvement nationaliste des années 80-90. Depuis 1998, force est de dire que la souveraineté de Kanaky est déplacée, dévoyée et transférée vers une autre souveraineté, une souveraineté partagée. Une souveraineté partagée, mise en œuvre par la France, au point que nous devons revenir sur les sens des mots de souveraineté, indépendance et interdépendance.
Je récapitule les quatre points dont je vais vous parler :
Premier point ; les relations entre Yeiwene Yeiwene et Jean-Marie Tjibaou
Deuxième point ; le pragmatisme : « Dire c’est faire. Faire c’est dire »
Troisième point ; le mouvement nationaliste kanak hier et aujourd’hui
Quatrième point ; entre le 4 mai 1989 et le 4 mai 2019, où en est Kanaky ?

Premier point : les relations entre Yeiwene Yeiwene et Jean-Marie Tjibaou
L’amitié et fraternité entre Jean-Marie Tjibaou et Yeiwene Yeiwene n’est pas une classique subordination du petit au grand frère. Leur rapport est bien plus profond. Il s’agit d’une alliance entre la Grande Terre et les îles Loyauté. Les contributions de Yeiwene Yeiwene et de Jean-Marie Tjibaou ont œuvré afin d’unifier les pays kanak et à partir de l’unification, de construire la souveraineté nationale de Kanaky.
Les journalistes, les hauts fonctionnaires de l’État, les consultants ont chacun fabriqué une image complaisante – avec laquelle jouaient souvent de ruse Jean-Marie Tjibaou et Yeiwene Yeiwene –, celle de Yéyé lieutenant fidèle qui obéissait aux consignes du chef indépendantiste. Or, il faut savoir que dans une large mesure, les techniques médiatiques servent à fabriquer des clichés dont je vais vous donner un échantillon :
En 1975, la couverture médiatique fit passer le premier festival culturel kanak Melanesia 2000 en folklore des bons sauvages en train de danser pour amuser les Européens.
En 1985, les portraits taillés sur mesure firent (et font encore) passer Éloi Machoro, pour un Kanak raciste, intégriste, et terroriste, un homme à abattre. Il est vrai que le leader révolutionnaire se fit prendre en photographie en train de briser l’urne électorale à coups de tamioc le 18 novembre 1984. On oublie que ce geste médiatisé était stratégique pour alerter l’opinion internationale sur la situation d’une démocratie coloniale qui minorait le peuple kanak par un corps électoral truqué.
En 1988, les militants d’Ouvea furent décrits comme les ennemis intérieurs de la France que l’armée devait éliminer.
En 1989, la poignée de main entre Jean-Marie Tjibaou, homme de paix, avec l’ennemi d’hier Jacques Lafleur, est devenue une icône qui minore la revendication nationaliste et éclipse la souveraineté de Kanaky.
Les techniques médiatiques sont des mécanismes de pouvoir pour fabriquer l’opinion publique qui servent à conditionner les imaginaires.
L’image du lieutenant Yeiwene Yeiwene, fidèle à son maître Jean-Marie Tjibaou, ignore les histoires des pays kanak. Leur amitié renouait et perpétuait les puissantes relations d’échanges et d’alliances entre les pays kanak des îles Loyauté et de la Grande-Terre.
Je reprendrai plutôt le mot de « frères jumeaux » que me rapportait Pa Kaloi Cawidrone qui ne croit pas si bien dire. Je vais l’illustrer par deux exemples. J’avais visionné une image d’archive, filmée par M. Philippe Huneau, contemporaine de la signature de l’accord de Matignon en 1989. Il s’agissait d’un congrès des jeunes de l’UC. Yeiwene Yeiwene était l’organisateur. À la fin de ces journées, il est interviewé et reconnaissait qu’il avait eu tort. Jean-Marie Tjibaou lui avait dit qu’il fallait sensibiliser les jeunes alors qu’il n’y croyait pas trop. On voit bien que leur relation était une relation d’égalité et d’échange critique. L’autre exemple plus connu est rapporté par Michel Rocard, l’ancien Premier ministre. Après la signature de l’accord de Matignon, dans le jardin de l’hôtel de Matignon, siège du Premier ministre, en fin de journée, Jean-Marie Tjibaou marche devant Yeiwene Yeiwene qui lui dit de prendre garde au grand trou noir. Jean-Marie Tjibaou de lui répondre : « Si je tombe, nous y tomberons tous les deux ! » Propos prémonitoire de ce qui allait advenir le 4 mai 1989 à Hwaadrilla. Les deux frères jumeaux furent tous deux happés par le trou noir de la mort. Mais comme disait en 1989 Aimé Césaire : « Aujourd’hui, disons simplement qu’il n’est pas au pouvoir du « grand trou noir » de tout engloutir. »
Je vais maintenant coupler les mots de Jean-Marie Tjibaou aux pratiques de son frère jumeau. Les styles, quoique différents, se complètent et fonctionnent comme un symbole. Dans le symbole de l’amitié, les deux parties se complètent et constituent une reconnaissance et une harmonie. Parlons du style de Yeiwene Yeiwene.

Le pragmatisme : Dire c’est faire. Faire c’est dire
Le mot que je choisirai pour caractériser le style, la pratique ou manière de dire et de faire de Yeiwene Yeiwene, est celui de pragmatique. Qu’est-ce que ça veut dire être pragmatique dans un contexte d’adversité comme celui des rapports des forces coloniales ? Être pragmatique signifie ici « dire et faire » et réciproquement « faire et dire » tout en conservant à l’esprit l’intelligence des forces contradictoires en présence. Une des constantes des actions collectives organisées par Yeiwene Yeiwene fut de décentrer et de déterritorialiser les modèles centralisateurs de la puissance administrante, la souveraineté de la France, afin de les orienter vers le devenir souverain de Kanaky. Ou encore restituer la souveraineté du peuple et produire des réseaux d’interdépendances appropriés aux modèles économiques de la souveraineté politique en cours de constitution. De 1969 à 1989, du début à la fin brutale de son parcours, le pragmatisme de Yeiwene Yeiwene consiste à dévoyer les modèles centralisateurs dominateurs transportés de la France en vue d’aider les peuples minoritaires à être au mieux de ce qu’ils doivent être. L’équation, si je puis dire, est de détourner le détour colonial et colonisateur pour l’orienter vers la construction de la souveraineté.
Voyons ceci d’un peu plus près : Postier, en mission à l’intérieur de la Nouvelle-Calédonie, il constate les inégalités raciales calquées sur les inégalités économiques. Il voit comment le système mis en place depuis la prise de possession du 24 septembre 1853 produit une structure sociale économique franco-européenne. Le système marginalise les populations autochtones et les exploitent par les politiques publiques. De par son métier, il voit comment la France confisque au peuple premier le droit d’être souverain sur son propre pays. La stratégie, qui commande ses futures actions, consistera à recentrer les actions à partir de la souveraineté décentrée. Pour s’informer, il se procure tous les médias nationaux Le Monde, Libération dès leur arrivée à l’unique aéroport international. Il s’informe pour se former. Il milite d’abord avec les Foulards rouges unis autour de la figure emblématique du chef du district de Guahma, Si Nidoïsh Hnaisselin. Mais son emprisonnement n’est pas exactement le même que celui de ses camarades militants révolutionnaires revenus de Mai 68 en France. Michel Levallois, haut fonctionnaire, ami de la famille de Hnadrune et Yeiwene, explique qu’il subit une double peine. D’une part, une première sanction pour incitation à la haine raciale et trouble de l’ordre public, et d’autre part, une deuxième sanction pour avoir distribué des tracts en tant que fonctionnaire qui utilise les services publics. Il traduit en nengone le tract écrit en drehu par Fote Trolue qui dénonce le système raciste colonial et le diffuse par les voies de communication postale. À peine marié, il est jeté dans l’île de l’oubli. À cette même période, il lit les œuvres de Frantz Fanon, théoricien du racisme d’État, appliqué en Algérie, et les complexes des colonisés martiniquais qui dissimulent leurs peaux noires sous des masques blancs. Les complexes du colonisé contre lesquels Yeiwene Yeiwene ne cessera de lutter en valorisant et en mettant en confiance les colonisés. Jean-Marie Tjibaou et Jacques Iekawe firent de même en 1975 avec le festival Melanesia 2000.
Les actions pragmatiques contribuèrent à faire en sorte que les actrices et acteurs minoré(e)s puissent agir à l’intérieur des dispositifs de pouvoir mis en place par la puissance colonisatrice : sorti de prison, postier à Ouvéa, il met en place les postes mobiles centrés à Fayaoué. De 1977 à 1984, élu par le comité régional UC d’Ouvéa, il agit avec d’autres militants, Pierre Declercq, Éloi Machoro, François Burck, Jean-Marie Tjibaou, dans l’unique assemblée délibérante l’Assemblée territoriale, l’AT, comme ironisait Dewe Gorode, militante du Palika, dans son recueil de poésies Sous les cendres des conques. Le centralisme empêche d’être le peuple kanak.
Avec le FLNKS, créé le 24 septembre 1984, les actions prennent une envergure nationale et internationale. Une fois élu président de la Région des îles loyauté en 1985, première institution décentrée, il continue à travailler et faire en sorte que les circulations des commerces et des richesses, les transports aériens et maritimes, les aménagements du territoire, les centres administratifs, puissent servir le peuple kanak et encore une fois le resituer au centre des dispositifs. Le mot d’ordre est « construire » : construire les relations d’interdépendances pour produire l’indépendance économique à partir de la souveraineté politique de Kanaky. En 1987, le FLNKS, marginalisé en dehors des institutions, Yeiwene Yeiwene orchestre les manifestations place des cocotiers à Nouméa. Les facettes de sa personnalité sont diversifiées, gestionnaire, financier dans les institutions et militant révolutionnaire sur le terrain. J’avais intitulé ces actions : « construction et révolution de Kanaky ». Comme Jean-Marie Tjibaou, il est capable de négocier avec les plus hauts fonctionnaires de l’État mais aussi bien d’organiser les manifestations dans les rues. Certains aspects de sa personnalité peuvent paraître paradoxales.  Par exemple, les liens amicaux entretenus avec de brillants hauts fonctionnaires de l’État comme Michel Levallois et Alain Christnacht. En fait, ces contradictions disparaissent si on les met en rapport avec la question pratique : comment construire la souveraineté sur des calculs d’interdépendances constitués par l’indépendance économique ? Les hauts fonctionnaires de l’État font partie des relations d’interdépendances. Ils doivent servir à aider à la construction économique.
Résumons-nous Yeiwene Yeiwene est pragmatique : Il parle avec les actes. Les actions sont des discours. Il n’y a pas de meilleure définition que du métier d’homme politique.
Le mouvement nationaliste kanak hier et aujourd’hui
Je voudrais maintenant montrer que les entreprises de Yeiwene Yeiwene furent en phase avec le discours de Jean-Marie Tjibaou. Je vais reprendre les mots de Jean-Marie Tjibaou prononcés en 1985 à Paris au moment où il part négocier le statut Pisani-Fabius qui donne naissance aux premières institutions décentralisées, les Régions. On doit rappeler que le sacrifice du militantisme révolutionnaire de Marcel Nonnaro et d’Éloi Machoro, dont je ne pourrais parler ici, ont rendu possible la création de ces premières institutions décentralisées. Institutions politiques par lesquelles le FLNKS voulait construire l’indépendance économique de la souveraineté de Kanaky.
Je cite les analyses de Jean-Marie Tjibaou sur les mots de souveraineté, indépendance et interdépendance. Mots mis en chantier de son côté par Yeiwene Yeiwene :
J.-M.T. - la souveraineté, c’est le droit de choisir les partenaires; l’indépendance, c’est le pouvoir de gérer la totalité des besoins créés par la colonisation, par le système en place. Pour nous, il y a une situation statique qui est la restitution de la souveraineté du peuple kanak sur son pays - souveraineté sur les hommes, sur la terre, le sous-sol, l’espace aérien, la mer, etc. ça, ça ne mange pas de pain mais, au niveau du principe, c’est important.

J.-M. T. : - C’est la souveraineté qui nous donne le droit et le pouvoir de négocier les interdépendances. Pour un petit pays comme le nôtre, l’indépendance c’est de bien calculer les interdépendances.

La souveraineté est la puissance de décision de gérer les systèmes des besoins légués par la colonisation (industrie, école, religion etc.) et ainsi de pouvoir les transformer en indépendance, qui est un calcul négocié des interdépendances.
C’est en tout point ce qu’avait entrepris Yeiwene Yeiwene président de la Région des îles Loyauté, PDG d’Air cal et entrepreneur des initiatives économiques. Je ne vais pas m’attarder sur la construction économique des Régions Pisani-Fabius qui furent déconstruites par les Régions Pons au profit des politiques publiques coloniales qui menèrent à la guerre coloniale de 1988 entre les deux tours des élections présidentielles.
Je rappellerai ce point dramatique. Les deux figures charismatiques et emblématiques du FLNKS n’ont jamais pu présider les institutions mises en place par l’accord de Matignon, les provinces Îles et Nord.
Je terminerai rapidement sur la souveraineté-indépendance telle qu’elle est posée à nous aujourd’hui.

Aujourd’hui, entre hier et demain : entre le 4 mai 1989 et le 4 mai 2019
Depuis l’assassinat de Jean-Marie Tjibaou et de Yeiwene Yeiwene, nous sommes en droit de nous demander ce que devient la souveraineté-indépendance de Kanaky élargie à la souveraineté de Kanaky-Nouvelle-Calédonie.
Je crois que nous devons et pouvons répondre à ce questionnement. En effet, il me semble que ce devenir souverain de la nation, composée de toutes les communautés de Nouvelle-Calédonie, était déjà appliqué par Jean-Marie Tjibaou lors de la Région nord et par Yeiwene Yeiwene à Ouvéa et aux îles Loyauté. La souveraineté devait organiser et orienter les politiques publiques. Pragmatique, Yeiwene Yeiwene ne se posait pas la question de savoir si la Nouvelle-Calédonie devait accéder à la pleine souveraineté pour devenir indépendante.
Il construisait l’indépendance en négociant les calculs des interdépendances. Il militait pour restituer le droit souverain du peuple kanak. Il me semble évident qu’il aurait infléchi les dispositifs juridico-économiques vers le devenir souverain de Kanaky-Nouvelle-Calédonie. Je crois possible de dire que les deux leaders auraient convaincu toutes les autres communautés à partager ce devenir en construisant un pays où chacun se sente chez soi et où il fasse bon vivre. Ces deux hommes se battaient pour la vie non pour la mort. Pour la construction du devenir de Kanaky-Nouvelle-Calédonie et non pour l’éclipse de celle-ci au nom d’une souveraineté partagée. Il me semble possible de dire également qu’ils auraient milité pour l’unification des pays kanak et pour les rééquilibrages entre Grande Terre et îles Loyauté, Nouméa-Grand-Nouméa et intérieur, et entre côte Est et côte Ouest. Sans doute, auraient-ils imaginer une politique économique du tourisme vert complémentaire de l’industrie du nickel et auraient-ils recentré une partie des systèmes d’enseignement axés sur ces formations et sur les philosophies et arts de vivre kanak.
Je vous remercie de votre attention.

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S
Très bel article, très intéressant et bien écrit. Je reviendrai me poser chez vous. N"hésitez pas à visiter mon univers (lien sur pseudo). A bientôt.
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